La France en quelques chiffres :
* 2ème européenne, 5ème mondiale en terme de dépense brute pour la R&D
* Ile-de-France 1ère région européenne, Rhône-Alpes 7ème
* 6ème en nombre de publications scientifiques derrière les États-unis, le Japon,le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Chine
* 4ème sur le nombre de brevets déposés, après États-unis, Japon et Allemagne
Part du PIB français dédié à la R&D
* Tout secteur confondu (public et privé) : 2,13 %
* Japon : 3,15%; États-unis : 2,68%; Suisse : 2,6%
* 12ème rang mondial
* Pourtant 5ème rang mondial en terme de volume brut
Coût par publication équivalent à celui des Etats-unis.
On voit bien que le problème de la France n'est pas quelle a des mauvaischercheurs qu'il conviendrait de désautonomiser parce qu'incapable de se gérereux-même ni de gérer l'argent public, puisque à moyens égaux, elle produit autantde recherche que ses voisins.
Le problème vient de ce que depuis bientôt 20 ans, la part du PIB dédiée à larecherche est insuffisante, et ceci du fait conjoint de la recherche publique etde la recherche privée ! En résumé la France dort sur ses acquis depuis 20 ans.
C'est d'ailleurs ce que préconisait le rapport Camdessus, à savoir aller vers uneéconomie de la connaissance, pour doper le potentiel de croissance français. Ilne préconisait d'ailleurs pas que ça, puisqu'il disait aussi que la cohésionsociale devait être améliorée pour améliorer le bien être global des citoyens, etqu'un pays à forte sécurité (à entendre sur le plan social et non passécuritaire), est plus propice à un taux de croissance élevée. Il préconisaitaussi de réduire les dépenses de l'Etat qui se montrent inefficaces à assurercette protection sociale, pour aller vers un système garantissant la mêmesécurité pour moins cher.
C'est à croire que Sarkozy, qui semble tirer son programme du rapport Camdessus, n'en a retenu que ce qui l'intéressait, et n'a pas cherché à en lire le message de fond.
Si on cherche à suivre le rapport Camdessus, il faut donc augmenter la part duPIB dédiée à la R&D, tout en conservant un système social qui protège réellementles citoyens.Comment la part de PIB dédiée à la R&D peut-elle augmenter lorsque l'Etat sedésengage ? Par l'investissement privé ? Mais quelles entreprises françaises vontinvestir dans les fondations puisque depuis 20 ans, elles diminuent continuementleur effort de R&D ? L'autonomie des universités est-elle censées leur donner uncoup de fouet qui va les réveiller ?!
Je n'y crois pas une seconde.
Et que dire des 5 milliards promis à l'université ? Ils représentent, enarrondissant très large, 0,003% du PIB. Chacun peut apprécier l'effort fournitpar l'Etat pour faire de la France un pays d'économie de la connaissance, ayantune part de R&D tendant vers les 3% du PIB comme le préconisait le sommet de Lisbonne.
Dans quel jeu de vases communiquants vont passer les quelques pourcents de PIBque les pouvoirs publics accordent à la recherche (0,988%) ? A qui va aller l'argent de l'université, et quels fonds privés vont combler le trou puisque les investisseurs français font les frileux depuis 20 ans ? Des fonds étatsuniens ? Sarkozy est-il en train de brader le patrimoine français à quelques amis de Georges Bush ?
Il serait bon d'interpeller le gouvernement sur cette question : par quels mécanismes pense t'il que la part de PIB consacrée à la R&D en France va augmenter pour rattraper le retard pris par rapport à ses voisins grâce à la LRU?