La Suède, comme la France fait partie du processus de Bologne, qui a comme objectif de faire des universités européennes les meilleures mondiales d’ici 2010. 45 pays l’ont ratifié depuis sa création, en 1999. Alors que la majorité des pays européens ont opté pour l’autonomie, le recours aux capitaux privés et la sélection, la Suède possède elle un système gratuit, national et ouvert.
Une gestion nationale des universités et de leurs étudiants
Chaque président d’université est nommé par le ministère de l’enseignement supérieur, ainsi que la majorité des quinze membres des Conseils d’Administration. Le contenu des diplômes est fixé par le gouvernement et chaque université dispose ensuite d’une autonomie relative pour l’agrémenter en fonction de ses particularités. Les universités travaillent conjointement avec d’autres organisations publiques. Par exemple, l’université d’Uppsala coopère avec le Centre National contre les violences faites aux femmes, le NKC. Il n’y a pas de sélection à l’entrée, à part un test de langue pour les étrangers. Tout étudiant dans une université suédoise, d’où qu’il vienne, a le droit en chambre en cité universitaire. La Suède est également un des seuls pays à avoir un système de bourses ouvert aux étudiants étrangers : ils peuvent effectuer une demande à partir du master. Le gouvernement délivre également des prêts à taux zéro, que l’étudiant commence à rembourser quand il a trouvé un emploi stable. Environ 900 000 étudiants en bénéficient chaque année.
Un systême gratuit, mais pour combien de temps ?
Aujourd’hui, tout étudiant, qu’il soit suédois ou étranger peut s’inscrire absolument gratuitement dans l’une des 36 universités suédoises. L’Etat les finance, sans aucun recours à des capitaux privés (pour les universités publiques exclusivement ). Cependant, le 07 décembre dernier, le journal Uppsala Nya Tidning publiait un article remettant en cause cette gratuité. “Le principe de gratuité n’a rien d’une évidence”, rappelle le journal.” Il remonte à une époque ou les mouvements de population étaient beaucoup moins importants qu’aujourd’hui. Les étudiants suédois payent des frais d’inscription à l’étranger. Pourquoi les étudiants étrangers ne devraient-ils pas payer pour étudier en Suède ?” La prestigieuse université d’Uppsala s’inquiète : la gratuité est-elle trop attractive pour les étudiants étrangers ? Elle craint d’être incapable d’accueillir de grands flux d’étudiants étrangers et ainsi d’en faire pâtir la qualité des enseignements.
Des étudiants investis dans le fonctionnement de l’université
Martin Homlberg, étudiant en 3° année de médecine à l’université d’Ulmea nous avoue être ” très satisfait de (son) université. Le personnel est très présent pour les étudiants. Ils sont toujours là pour nous aider, même pendant leur temps libre. Les cours sont de qualité. Je ne vois pas ce qu’on pourrait changer ! ” Les étudiants suédois font tous partie au moins d’une association. Sans adhésion à une association, il est impossible d’obtenir une carte d’étudiant ! La tradition veut que les étudiants se regroupent dans des “student unions”. Certaines existent depuis le XVI siècle ! Il n’y a pas de grand syndicat étudiant comme en France. Les associations gèrent tout ce qui concerne la vie étudiante, du resto U au week-end au ski en passant par les logements,les soirées, et l’accueil des étudiants étrangers. Les Students Unions sont un acteur incontournable de la vie étudiante. C’est sans doute grâce à l’investissement des étudiants dans la gestion de leur systême éducatif que les universités peuvent être gratuites et si bien fonctionne